Investir dans le champ des fonds Marins et la Biodiversité au Maroc*

Le Maroc investit dans les fonds marins à travers des initiatives comme l’Initiative Royale Atlantique et des projets d’économie bleue pour valoriser ses 3500 km de côtes, tout en luttant contre la dégradation des écosystèmes marins. Ces investissements incluent le développement d’industries de valorisation des produits de la mer, le recyclage des filets de pêche par des coopératives de femmes, et la recherche de technologies pour l’exploration et l’énergie sous-marine. Parallèlement, des politiques de conservation visent à préserver la riche biodiversité marine et côtière grâce à la création d’aires protégées et l’alignement sur les objectifs internationaux. 

Investissements dans l’économie maritime

  • Valorisation des produits de la mer : 

Le secteur industriel a connu un investissement de plus de 930 millions de dirhams en 2023 dans la création et l’extension d’unités de transformation des produits de la mer, selon le Département de la pêche Maritime

  • Initiatives d’économie bleue : 

Des projets comme l’Initiative Royale Atlantique visent à connecter le Sahel à l’océan et à valoriser les côtes, soutenant ainsi une croissance économique liée à la mer. 

  • Technologie sous-marine : 

Le pays soutient la recherche et développement de technologies pour l’exploration des grands fonds marins, comme les batteries adaptées aux hautes pressions et les systèmes d’énergie renouvelable (houle) pour l’alimentation des engins sous-marins. 

  • Action locale : 

Des initiatives citoyennes, comme des coopératives de femmes, recyclent les filets de pêche pour en faire des produits utiles, comme des sacs, contribuant à la fois à l’économie locale et à la propreté des fonds marins. 

Stratégies de conservation de la biodiversité

  • Réseaux d’aires protégées : 

Le Ministère de la Transition énergétique et du développement durable a mis en place un réseau de parcs nationaux et de réserves de biosphère pour protéger les écosystèmes à haute valeur écologique, comme le Parc National de Toubkal ou la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie. 

  • Engagement international : 

Le Maroc s’engage à respecter le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal en alignant ses objectifs nationaux sur ce plan d’action global, comme le souligne le blog de l’UNDP. 

  • Politique nationale : 

Des stratégies nationales sont en place pour la protection de la biodiversité, incluant des plans de lutte contre la dégradation des sols et de restauration des ressources forestières et de la diversité biologique. 

Défis et enjeux

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Investir dans le champ des fonds marins et la biodiversité au Maroc ouvre de vraies opportunités (bleu-économie, aquaculture, énergies offshore, biotechnologie marine, tourisme durable, crédits « blue carbon », etc.), mais demande aussi prudence à cause des risques environnementaux et du nouveau cadre international. Voici un guide pragmatique, sourcé et actionnable pour démarrer immédiatement.

1) Opportunités clés au Maroc (haute valeur / priorité)

  • Aquaculture durable — très sous-exploité : la production actuelle est faible par rapport au potentiel (des milliers de tonnes vs potentiel de centaines de milliers). C’est une priorité nationale pour créer emplois et réduire la pression sur la pêche sauvage.
  • Énergies marines renouvelables & hydrogène vert — développement des ports, électrolyse pour hydrogène vert et projets offshore (opportunités pour intégration des énergies et stockage).
  • Protection/restauration d’écosystèmes (mangroves, herbiers) et crédits carbone bleus — projets à la fois durables et finançables par fonds climatiques / investisseurs à impact.
  • Biotechnologie marine & R&D sur ressources génétiques marines — produits pharmaceutiques, cosmétiques, enzymes : secteur à haute valeur mais soumis à règles d’accès et de partage des bénéfices.
  • Écotourisme côtier & infrastructures portuaires « blue ports » — faible empreinte carbone, forte création d’emplois locaux.

2) Contraintes réglementaires et géopolitiques (essentielles)

  • Traité des hautes mers (Biodiversité en haute mer) : le traité international vient d’atteindre le seuil de ratifications et entrera en vigueur, renforçant les obligations (EIE, aires marines protégées, partage des bénéfices pour ressources génétiques). Cela change les règles autour des activités en haute mer (y compris deep-sea mining / accès aux ressources biologiques). Il faut intégrer ce cadre dans toute stratégie d’exploitation/exploration.
  • Risques liés aux minerais marins (deep-sea mining / phosphates) : attention aux controverses socio-environnementales et à une surveillance croissante (ONG, médias). Tout projet minier marin nécessite une évaluation d’impacts stricte et une acceptation sociale.

3) Check-list due diligence / critères d’évaluation rapide (pour tout investisseur)

  • étude de marché locale (offre, demande, filières existantes)
  • cartographie juridique : zones marines (ZEE), aires protégées, permis nécessaires (autorités maritimes, pêche, environnement, ports)
  • évaluation environnementale (EIE complète — biodiversité, connectivité, sédiments)
  • acceptabilité locale / consultation des communautés et acteurs de la pêche
  • analyse financière (CAPEX/OPEX, subventions publiques, time-to-market)
  • plan de mitigation climatique et plan de restauration compensatoire
  • clause contractuelle d’accès/partage des bénéfices si exploitation d’ADN/ressources génétiques

4) Sources de financement & partenariats possibles

  • Banques multilatérales / fonds climatiques (Banque mondiale, BEI, GCF) — programmes blue economy et prêts-concessions.
  • Investisseurs d’impact & green bonds / blue bonds — pour projets restauration, aquaculture durable, énergies renouvelables.
  • Partenariats publics-privés avec agences marocaines (agences de développement régional, offices des pêches, opérateurs portuaires) et grandes entreprises locales (ex. acteurs de la filière fertilisante/industrielle pour valorisation de co-produits, universités et centres R&D).

5) Exemples de business models rapides à lancer (petits → scalables)

  1. Ferme aquacole intégrée (cultures de poissons + algoculture pour alimentation/biomasse) — faible CAPEX initial si starts small, montée en licence ensuite.
  2. Projet de restauration mangrove / crédits carbone bleu — peut lever finance climatique et ensuite générer revenus de crédits/écotourisme.
  3. Hub R&D pour biotechnologie marine (contrats de recherche + licences produits) — capter valeur sur ressources génétiques (penser partage des bénéfices).
  4. Infrastructure de ports « verts » / services pour offshore wind — fournisseur de services logistiques et maintenance.

6) Risques principaux (et comment s’en prémunir)

  • risque réglementaire / changement de cadre → inclure clauses contractuelles flexibles, lobbying responsable, conformité stricte ;
  • risque réputationnel & social → engager les communautés locales dès la phase d’origine ;
  • risque environnemental → EIE indépendantes, plans d’atténuation, assurance environnementale ;
  • risque de marché → partenariats d’offtake (contrats d’achat), diversification des revenus.

7) Action immédiate recommandée (plan en 4 étapes — prêt à exécuter)

  1. Scan d’opportunité rapide (1-page) pour 3 pistes : aquaculture, blue carbon et hub biotech — j’assemble les chiffres clés, coûts estimés et principaux permits nécessaires (je peux le livrer immédiatement).
  2. Checklist réglementaire ciblée pour chaque piste (qui contacter au Maroc, formulaires, délais).
  3. Pack d’investisseur : CAPEX/OPEX sommaire, timeline 0–36 mois, principaux risques et sources de financement proposées.
  4. Roadshow local : script + liste d’organismes (banques de développement, agences, universités) à contacter.

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