L’Intelligence Artificielle au Maroc*

Les points forts

AI Movement / UM6P

Le centre AI Movement, lancé par l’Université Mohammed VI Polytechnique, est une initiative majeure pour l’excellence en IA et sciences des données. Il vise à promouvoir l’expertise marocaine et africaine, à rassembler recherche, industrie, formation.

Initiatives pour les PME

Le programme “Generation AI: Boosting 1000 Moroccan SMEs”, par la CGEM avec l’EBRD et LinkedIn, prévoit de former des PME pour adopter l’IA, notamment via des licences LinkedIn Learning. Cela aide à diffuser les compétences dans le tissu économique local.

Recherche universitaire et défis appliqués

Il y a des compétitions, des Data Challenges, des travaux de recherche dans des universités marocaines (ex : universités de Marrakech, Fès, Agadir…) portant sur des applications concrètes : santé, prédiction, vision par ordinateur, etc.

Gouvernance, stratégie, souveraineté numérique

Le Maroc réfléchit aussi aux aspects de réglementation, d’éthique, de souveraineté des données. La ministre de la transition numérique parle d’une approche hybride : garder le contrôle des infrastructures critiques et des données sensibles, tout en permettant l’interopérabilité et la collaboration.

De plus, des partenariats sont signés pour intégrer l’IA dans les cursus scolaires, développer des contenus numériques, etc.

Adoption et impact social

Le Maroc se classe parmi les pays africains les plus “prêts” pour l’IA (Government AI Readiness Index) — 6ᵉ en Afrique selon certaines évaluations.

Forte notoriété et usage des outils comme ChatGPT : awareness élevée parmi les consommateurs, et une proportion non négligeable qui les utilise activement.

Usage d’IA dans le système éducatif : par exemple, un article récent montre l’utilisation de modèles pour identifier les étudiants à risque d’abandon scolaire (dropping out).

Les défis / ce qui reste à améliorer

Compétences et formation

Même si des progrès sont réalisés, il y a une pénurie relative de talents spécialisés en IA, apprentissage automatique / profond, ingénierie des données, etc. Le système de formation doit s’adapter plus vite pour fournir des compétences opérationnelles.

Ressources et infrastructure

Pour certaines applications avancées, il faut des infrastructures coûteuses (GPU, data centers, stockage sécurisé, connectivité haut débit, etc.). Tous les acteurs n’ont pas accès à ces ressources.

Recherche & innovation locale

Il existe de la recherche, mais le financement, la collaboration universitaire-industrie, et la capacité à transformer la recherche en produits ou services concrets ne sont pas encore systématiques.

Régulation, éthique, données sensibles

Gérer la confidentialité, la protection des données, la responsabilité en cas d’erreurs d’IA, les biais algorithmiques, etc., sont des sujets sur lesquels il faut encore plus de clarté et de cadres légaux.

Inégalités territoriales

Les zones rurales ou éloignées peuvent avoir un accès limité aux technologies, à l’internet de qualité, à la formation, ce qui creuse les écarts.

Adoption dans certains secteurs

Certains secteurs comme la santé, l’éducation publique ou l’industrie lourde en sont encore aux débuts ou à des applications pilotes, pas toujours à grande échelle.

Opportunités

Le Maroc peut devenir hub africain d’IA, à la fois grâce à des institutions comme AI Movement, et à sa position géographique / linguistique.

L’IA peut apporter des gains importants dans l’agriculture (optimisation de l’eau, prévision climatique), la santé (diagnostic, prédiction, télémédecine), l’éducation (adaptatif, soutien aux élèves à risque), l’administration publique (automatisation, service aux citoyens), etc.

Les synergies internationales / sud-sud peuvent aider : partenariats avec d’autres pays africains, ou avec l’Europe, etc.

Il y a aussi une forte demande sociale et privée : entreprises, start-ups, jeunes talents, consommateurs qui adoptent déjà les outils.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *